Mon histoire n'est pas pour le moins commune, elle a commencé il y a 8 ans. A priori rien n'aurait pu me faire rencontrer C. car C. est une fille.
J'ai toujours su que j'étais homo, même en primaire, je me souviens que c'était eux qui m'attiraient. Mais les choses ne se passent pas toujours telles qu'on se les imaginent.
Les filles, donc, je les "laissait" aux autres. La sensation de ne pas plaire, la peur d'être "démasquer" me cantonnait dans une peur paralysante. Pendant des années, alors que mes camarades de classe, étalaient leur conquêtes à la sortie du lycée, moi je filais seul, préférant penser à mon meilleur ami, qui lui, passait le plus clair de son temps au lit des femmes, comme le chantait si bien Aznavour.
Bref pendant des années je me suis enfermé dans une cage, m'interdisant d'aimer.
Bien qu'à 19 ans, j'ai, je ne sais comment, connu l'amour physique pour la première fois avec E. une fille très belle. Je me souvenais à l'époque, que malgré sa beauté, je flippais à mort de ne pouvoir bandé. Cella s'est bien passé, aucun de nous deux avait eu une précédente expérience, nous n'avions guère point de comparaison...Mais cela n'a pas duré. Tant pis.
Pour en revenir à C. mon amie actuelle, nous sommes installé à Paris depuis 5 ans.
Inutile de s' étaler pour savoir comment j'en suis venu à me retrouver dans la peau d'un hétéro, l' essentiel est que nous partageons chaque matin le même Nesquick, et que nous sommes amoureux...
Lorsque nous nous sommes mis ensemble 3 mois ont suffit pour que je dises à C. que j'aimais aussi les garçons (à l'époque je préférais passer pour bi qu'homo car je ne l'assumais pas, et puis les mecs je n'avait pas essayé...). Cela ne la dérangeais pas, j'étais surpris mais surtout rassuré. Avait 23 ans et une énorme envie de coucher avec un homme pour voir ce que ca fait. Alors j'ai essayé et ca m'a plus. Plus de doute à avoir. Et malgré tout je continuais à aimé C.
Au cours des années, j'ai connu un garçon, puis deux, puis trois... Ne pouvant refréner ma nature première , il me fallait vivre ce que je ressentais, alors j'ai vu régulièrement des garçons.
Pourquoi homo et pas bi ?
Simplement parce que autant je me verrai coucher avec les plus beaux garçon de Paris, autant, pour les filles, C. est la seule à qui je me vois faire l'amour. Si je puis dire : elle sera la seule femme de ma vie.
Ce sont succédé des petits copains (c'est à dire qu'on ne se voyait pas pour des plans...). Pas beaucoup trois, quatre, mais pour moi c'était sérieux. On se voyait régulièrement, j'éprouvais des sentiments, je découchais et parfois je partais en voyage. Une double vie commençait alors. Il me fallait sans cesse jongler entre ma copine, mon copain et mon taf super prenant (je suis directeur artistique dans la pub, mais aussi photographe et artiste peintre).
"Le beurre et l'argent du beurre"
Combien de fois ai-je entendu cette phrase. J'ai eu du mal à l'entendre car je jouais carte sur table. C. connaissait mon histoires, rencontrait même mes petits copains (qui sont devenu pour la plupart aussi proche de C.), et acceptait la situation. Mais je ne me voyais pas vivre autrement. C'était ça ou rien. C'était ça ou ça casse. Et cela s'est toujours fini ainsi.
J'en ai rendu triste beaucoup, je n'en suis pas sorti indemne non plus, ne pouvant rester indifférent à la souffrance que j'avais distillé derrière moi. Surtout avec F. avec qui je suis resté un an. A la fin il m' avait demandé de faire un choix clair. C'était elle ou lui. Moi je voyais les choses autrement. C'était lui ou mon enfant. Car depuis quelques temps déjà C. me parlait de son désir de me voir père. Moi cela me faisait peur au plus haut point. Peur de ne pas assumer, de ne pas être un père comme les autres, d'une vie qui ne m'aurait pas correspondu. Cela dit, au fil des mois, les choses ont doucement évolué. Mon frère cadet venait d'avoir un enfant. J'ai vu la joie que cela procurais, et préférais fermer les yeux sur les inconvénients...J'admis enfin ce désir. F. fît donc parti du passé.
Ca y est le décor est planté, me voici à huit mois d'être père, et devant moi se dessine les contours d'une vie dont j'ignore tout.
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